Après avoir écrit quelques scénarios que je n’avais pas réussi à vendre, l’avènement du numérique était maintenant actualisé.
Lasse d’attendre les réponses de Dieu le père le producteur ou Dieu le père Téléfilm et tous les autres Dieu le père, je suis maintenant prête à passer à l’action. J’ai besoin de concret. Par conséquent, je n’ai aucune envie d’écrire un scénario pendant deux ans (minimum). Les scénarios que j’ai ne conviennent pas pour ce genre de tournage..
Mon travail s’élabore à partir de ce que j’ai, incluant mes capacités.
Qu’est-ce qui est à ma disposition ? J’ai ma maison de banlieue et j’ai un chien.
Le fait d’avoir un chien peut sembler sans importance, ce qui est faux, car ça peut être un sacré problème lors du tournage. Mon chien est un bon acteur, mais ça, je ne le savais pas encore, même si je m’en doutais. Il fallait que les acteurs aient une bonne complicité avec le chien.
Graziella Mossa , une bonne amie et une excellente comédienne, habite sur le Plateau Mont-Royal. Elle offre son appartement pour le tournage. Graziella joue le rôle Maria, documentariste.
2 lieux s’avèrent disponibles.
Je décide d’y camper 2 couples. Un p’tit couple cool du Plateau et un couple de banlieue.
Je trouve que 4 personnages pour un film intimiste sans budget, ça a bien de l’allure
.
Et que font ces couples dans lavie e?
Quel est le thème dufilm ? Je ne sais plus quand je l’ai trouvé. Je crois que ça faisait un bout de temps que j’y pensais à cause de ce que vivaient plusieurs personnes autour de moi.
Les principaux personnages : Maria est documentariste, son mari Francois est prof à l’université en communication. C’est un p’ti couple cool qui communique bien
La carrière de Maria fonctionne bienet de mieux en mieux.
Geneviève est peintre, et son mari Pierre est un scientifique qui travaille aussi sur la communication … biologique. Pierre est un homme absent, dans tout les sens du mot.
Le scénario : Je poursuis mon cheminement. Ma force est avec les acteurs. Je dois donc exploiter à fond mes lieux de tournage et le jeu des acteurs. J’en suis à un point dans ma vie où je n’a pas besoin de contrôler les faits et gestes de chaque acteur. J’opte donc pour la liberté ! La plus grande liberté possible.
La liberté de l’acteur réside entre autres choses dans l’espace de création qu’il est à sa disposition.
Je développe une histoire mettant en confrontation deux couples. Je décide que le scénario dialogué ne sera pas écrit. Je ferai un scène à scène et les acteurs improviseront.
J’écris le scène à scène en 2 semaines.
Je cherche des acteurs et décide de faire passer des auditions.
Hélène Mailloux directrice de l’agence Premier Rôle m’a donné un bon coup de main. 3 acteurs de son agence joue dans le film, don’t Jacques Drolet qui interprète le rôle de Pierre, l’homme du couple de banlieue.
Je me procure une caméra numérique, fais des essais avec des acteurs. Tourne les auditions. Jusque-là tout a l’air simple et facile et pourtant ce n’est pas le cas.
J’attends un été complet que deux acteurs espérés pour l’un des deux couples, soient disponibles en même temps pour une journée d’essai. Faut dire que c’est l’été, l’été 2001, c’est la période des vacances, etc., etc. Ce jour fini par arrivé et l’expérience est des plus concluantes, mais…
Mais il leur est impossible de faire le film leurs horaires ne s’accordant pas. Par contre, chacun d’eux occupera un rôle dans le film.
La surprise des auditions est immense, car je trouve Francois, Sébastien Dhavernas, le mari de Maria (couple du plateau) et je découvre de très bons acteurs qui, de surcroît sont particulièrement intéressés par l’expérience, mais qui n’ont pas le casting pour les rôles recherchés. Je crée donc de nouveaux rôles.
À ce moment s’ajoutent Carole, la voisine, Claire Gagnon. Je voudrais avoir le couple formé par les acteurs Christine Harvey et Jean Régnier, qui ont fait une audition fantastique. J’essaie de les inclurent au scène à scène et malheureusement ces personnages s’avèrent redondant par apport à l’ensemble. Je dois donc les faire sauter. Peu avant le tournage je trouve un rôle pour Christine. Et pendant le tournage s’en ajoutera un autre. Et mon actrice tant espérée jouera finalement le rôle de la spy de Geneviève, mais ce rôle ne sera ajouté qu’après avoir trouvé ma Geneviève.
Le problème est toujours brûlant ; l’été est fini et l’un des deux rôles féminins principaux n’est pas comblée Geneviève. Personnage du couple de banlieue.. Je dois trouver à tout prix, certains acteurs sont stand by depuis six mois. Il y a urgence ! Pour ne pas dire péril en la demeure.
Faut que j’ai un flash, une bonne idée ! Et qui va marcher .
Je repasse les caractéristiques du personnage ainsi que les qualités de l’acteur recherché.
Je me répète, femme dans la quarantaine bonne improvisatrice, professionnelle. A force de répéter ce mantra le flash : Sylvie Legault. Je saute sur le téléphone, elle est là et intéressé par le projet. Sylvie Legault interprète donc le rôle de Geneviève.
Comme l’un des personnages est documentariste, il faut aussi trouver des personne qui vont témoigner de leur véritable expérience.
Octobre 2001 . Approximativement 1 semaine avant le début du tournage s’sjoute 2 rôles. Je propose à Marie-Noel Mainguy de jouer l’assistante de Maria, Mathilde une féministe convaincue et son partenaire Denis Sénécal jouera le caméraman macho. Ces deux personnages sont une trouvailles. Ils sont les clowns du film. Comme le sujet est assez lourd ils apportent une touche de comédie et de légèreté.
Par contre ces personnages s’étant ajoutés juste avant le début du tournage j’ai ajouté et ajoutéde nouvelles scènes au début du scripte et le montage fut un très très gros problème. Ma structure ne fonctionnenait pas. Je vais en parler assez longuement plus tard car le montage a pris plus de 2 ans.